HNI, Accompagner bébé vers la continence autrement

Ou comment se passer de couches jetables ou lavables

Mettre des couches à votre enfant vous semble contre-intuitif ? Tant sur les plans écologique, économique que sanitaire, vous aimeriez l’accompagner vers la continence de manière plus naturelle ? Une technique propre à l’humain existe, répondant à tous ces critères, mais pourtant méconnue : l’hygiène naturelle infantile (HNI).

Acquisition de la continence ou apprentissage de la propreté ?

La continence n’est pas une capacité qui s’enseigne, de même que l’on n’apprend pas à bébé à s’asseoir ou à marcher. Il acquiert ces facultés de manière innée. Evidemment, le petit humain est soutenu par son entourage dans ces moments de grand changement, mais on ne peut pas dire qu’il apprend la propreté, cela n’a pas de sens. Au contraire, on l’accompagne vers la continence, ce moment où il acquiert le plein contrôle de ses sphincters, ce qui demande une maturité physiologique et émotive.

D’autre part, parler de propreté donne une connotation négative à l’enfant qui porte une couche. Alors qu’il n’y peut rien encore à cet âge, qu’il ne fait pas le choix de porter une couche et d’y faire ses besoins. L’élimination est un facteur naturel, qu’il faut prendre comme tel, et faire entendre à un enfant qu’il est sale avant de se défaire des couches, ça ne peut que le stigmatiser et ça ne l’aide aucunement dans son cheminement vers la continence.

Une façon progressive d’aller vers la continence : l’hygiène naturelle infantile

Qu’est-ce que l’acquisition de la continence ?

Acquérir la continence, c’est contrôler ses sphincters, ces muscles permettant de gérer l’issue de l’urine et des selles. Le sphincter interne, lisse, permet de prévenir le cerveau lorsque la vessie est pleine. Il se relâche alors nécessairement, l’urine cheminant jusqu’au sphincter externe. Ce dernier s’ouvre, et la vessie, en se contractant, laisse l’urine s’échapper.

Pour se faire, il faut que les deux sphincters soient assez matures. L’enfant se retient dans un premier temps en contractant ses muscles abdominaux. Par la suite, et de manière progressive, le jeune enfant apprend à relâcher son sphincter externe pour lui permettre de déféquer. Il faut en effet qu’il soit stimulé pour gérer ce relâchement et cela demande de l’entraînement, une préparation tant physique qu’émotionnelle.

Pratiquer l’hygiène naturelle infantile

L’adulte accompagne l’enfant dans cette prise de conscience. Ainsi, il est primordial d’être présent pour le rassurer, le guider, lui proposer un environnement adéquat et l’aider à retirer ses vêtements.

Pour faciliter cette acquisition, il est possible, selon son âge :

  • D’utiliser des habits faciles à enfiler et à enlever ;
  • De l’asseoir sur les toilettes ou un pot qui peut être physiologique, c’est-à-dire avec les genoux plus hauts que les fesses ;
  • De lui proposer un livre traitant de l’élimination et de la digestion.

Il est également possible, et ce dès la naissance, de comprendre les signes émis par l’enfant lorsqu’il a besoin de se soulager et de lui proposer d’uriner ou de déféquer ailleurs que dans une couche, en le portant en position physiologique. En occident, cette pratique a été nommée hygiène naturelle infantile (HNI) ou elimination communication (EC) en anglais.

L’HNI, dans le respect de la physiologie de l’enfant, lui permet de prendre conscience de son besoin d’élimination et de son sphincter externe progressivement. À l’inverse, lorsqu’il porte une couche, il n’accorde pas d’attention à son besoin primaire et n’acquiert pas naturellement la notion de relâchement volontaire.

La pratique de l’HNI est encore très répandue dans le monde, malgré l’avènement des couches. Elle est inhérente à l’espèce humaine, et présente de nombreux avantages, tant économiques qu’écologiques. Avec la multiplication des problèmes sanitaires et environnementaux de notre époque, il est primordial de démocratiser rapidement ce savoir.

Les raisons d’accompagner son enfant progressivement vers la continence

Avantages écologiques de l’HNI

Les couches jetables, lorsqu’elles sont souillées, ne peuvent être qu’enfouies ou incinérées. Pour un enfant jusqu’à trois ans, cela représente près d’une tonne de déchets. Diverses substances, comme des pesticides ou des agents blanchissants, cancérigènes pour la plupart, peuvent être décelées dans certaines couches jetables, conventionnelles et « écologiques ».

Retrouvez notre classement pour mieux les choisir :

Les couches jetables : Le classement d’OBB

L’HNI : pratique économique

On estime qu’une famille dépense 2.000 euros en moyenne pour acheter des couches jetables, pour un seul enfant jusqu’à ses trois ans. Le budget moyen des couches lavables neuves est de l’ordre de 500 euros, sans compter les lavages et les produits nettoyants.

Dans votre quotidien, il sera peut-être nécessaire d’adapter votre matériel pour pratiquer l’HNI : vêtements, pots adaptés, etc. Mais d’une part, ce n’est pas obligatoire et, d’autre part, le budget est beaucoup moins élevé que celui des couches. Une autre bonne raison de s’y essayer.

Problèmes de santé évités ou soulagés grâce à l’HNI

L’observation du besoin d’élimination de son enfant, et ce dès son plus jeune âge, donne beaucoup d’informations aux jeunes parents :

Même sans pratiquer exclusivement l’HNI, prendre le temps d’observer et d’interpréter les signaux de l’enfant permet d’en apprendre un peu plus sur son fonctionnement, sa santé, et de lui apporter un confort naturellement et rapidement.

Céline Le Briand alias Arzhella, naturaliste et mère de deux enfants, accompagne les familles souhaitant vivre une parentalité intuitive, mêlant sciences, sobriété et spontanéité, pour apporter une réponse aux enjeux écologiques contemporains.

Pour en savoir plus : www.arzhella.com

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