OBB décrypte pour vous la composition des dentifrices

Aujourd’hui, on vous a préparé un article afin de vous expliquer quels ingrédients on peut trouver dans un dentifrice et comment le choisir selon vos besoins.

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1 OBB décrypte pour vous la composition des dentifrices

1.1 Qu’est-ce qu’il y a dans votre dentifrice ?

1.1.1 Ça mousse dans votre bouche

1.1.2 Plus blanc que blanc…

1.1.3 Pour une pâte homogène

1.1.4 La maltodextrine et les carraghénanes

1.1.5 Ils vous aident à élimer la plaque dentaire

1.1.6 Les conservateurs

1.2 Fluor ou pas fluor, quel dentifrice choisir ?

1.2.1 Les recommandations de l’ANSES et l’UFSBD pour le fluor

1.3 NOTRE COMPARATIF SUR LES DENTIFRICES

1.4 Nos sources:

Qu’est-ce qu’il y a dans votre dentifrice ?

Aussi appelé pâte à dents, le dentifrice est un produit indispensable à avoir dans votre salle de bain. En effet, vous êtes amenés à l’utiliser au moins deux fois par jour et à ingérer une petite quantité quotidiennement, il est donc important de vous penchez sur sa composition. La composition varie selon les marques et les modèles mais on y trouve souvent les mêmes familles d’ingrédients :

Des agents moussants qui vont permettre à votre dentifrice de mousser : le sodium lauryl sulfate (SLS), la cocamidopropyl betaine, le cocoyl glutamate etc
Des humectants et autres agents de texture qui ont pour rôle de garder la pâte homogène: la glycérine, le sorbitol, les hydrolysats d’amidon hydrogénés, les carraghénanes, la maltodextrine etc.
Des conservateurs comme le sodium benzoate, le potassium sorbate, l’alcool, le methylparaben ou encore le tricolsan.
Des colorants pour blanchir la pâte ou apporter une touche de couleur pour correspondre au goût: le dioxyde de titane, le carmin, des colorants synthétiques, la chlorophylle.
Des ingrédients abrasifs qui vont aider à éliminer la plaque dentaire et polir l’émail: carbonate de calcium, silicile hydratée, dicalcium de phosphate, argile, charbon, bicarbonate
Du fluor

Nous allons nous pencher plus en détail sur certains de ces ingrédients.

Ça mousse dans votre bouche

Comme pour les gels douches ou les shampoings, beaucoup d’utilisateurs accordent de l’importance à avoir un dentifrice qui mousse bien. Pour obtenir cet effet, les fabricants ajoutent des tensioactifs. En plus de leur pouvoir lavant permettent également d’obtenir une mousse généreuse. Cependant beaucoup de ces ingrédients sont irritants en particuliers pour les muqueuses de la bouche. Dans les pâtes dentaires, on retrouve principalement du sodium lauryl sulfate (SLS) ou de la cocamidopropyl betaine.

Il s’agit d’un ammonium quartenaire dérivé d’huile de coco mélangé à de la diméthylaminopropylamine. Cette dernière est composée de diméthylamine qui est produite par réaction du méthanol et de l’ammoniac à des températures élevées et à haute pression et de acrylonitrile synthétisé à partir d’air, de propène et d’ammoniac.

Heureusement il existe des tensioactifs beaucoup plus doux comme le sodium cocoyl glutamate.

Plus blanc que blanc…

Tout comme la sensation de mousse, la couleur du produit est un critère de confiance pour beaucoup de consommateurs. Un dentifrice grisâtre ou jaunâtre ne donne pas envie. Ou si l’on achète un dentifrice au parfum fraise on s’attend à une pâte rose. Afin d’obtenir un produit bien blanc les fabricants utilisent généralement un pigment minéral: le dioxyde de titane. On le retrouve aussi les produits de maquillage. Savez -vous que cet ingrédient est interdit comme additif alimentaire (E171) depuis le 1er janvier 2020 ? Pourtant il est toujours autorisé dans les produits d’hygiène bucco-dentaire et les médicaments !

Pourquoi le dioxyde de titane pose problème ? Car le CIRC le classe comme cancérigène possible par inhalation.

Vous avez surement déjà remarqué des dentifrices avec des couleurs, souvent bleu, rouge ou vert. Pour les obtenir de telles couleurs il y a différentes possibilités. Par exemple pour le rouge il existe des colorants synthétiques mais aussi le carmin qui est issu d’insectes, les cochenilles. Le bleu lui est quasiment toujours d’origine synthétiques, mais dans de rare cas il est issu d’une pierre le lapis lazuli. Pour le vert, certains fabricant utilisent de la chlorophylle ou alors un pigment synthétique.

Pour une pâte homogène

Les fabricants de dentifrices doivent trouver une formulation qui leur permet d’obtenir une pâte sans grain et qui ne sèche pas après ouverture du produit. Pour conserver l’eau, ils vont utiliser ce qu’on appelle des agents humectants. Il en existe plusieurs comme la glycérine végétale. Cette dernière peut être problématique si elle est présente en grande quantité et si vous avez des soucis de reminéralisation de l’émail. En effet, elle va former un film sur les dents. Dans notre classement sur les dentifrices, nous vous avons signaler les dentifrices qui contiennent comme 1er ingrédient de la glycérine. Si vous avez un doute sur la nécessité d’éviter cet ingrédient en grande quantité, n’hésitez pas à faire le point avec votre dentiste.

Il existe des alternatives comme le sorbitol ou le xylitol, qui en plus de leur pouvoir humectant, sont des sucrants non cariogène. Ainsi, ils vont améliorer le goût de la pâte. Il y a également les hydrolysats d’amidon hydrogénés (HSH) qui sont une catégorie d’édulcorants, aussi utilisés dans l’industrie alimentaire. Ils sont fabriqués par la décomposition partielle de l’amidon de maïs, de blé ou de pomme de terre. Bien que non problématique pour la santé, le procédé de fabrication est polluant.

La maltodextrine et les carraghénanes

Parmi les agents de textures on peut aussi trouver des carraghénanes. Ce sont des polysaccharides naturels obtenus à partir d’algues rouges qui ont des propriétés gélifiantes et épaississantes. Cet ingrédient est souvent utilisé dans l’industrie agroalimentaire car il n’a pas de goût ni d’odeur. Le CIRC a classé les carraghenanes dégradés comme cancérigène possible quand ils sont ingérés. Par mesure de précaution nous déconseillons l’utilisation de ce produit le dentifrice.

La maltodextrine peut également être présente dans les dentifrices pour améliorer la texture et stabiliser la formule. Nous avons un article détaillé sur cet ingrédient, qui est largement utilisé dans l’industrie agroalimentaire comme dans les laits infantiles.

La maltodextrine dans les laits infantiles

Bien que présente en petite quantité dans les dentifrices, étant donné que cet ingrédient n’est pas crucial dans la composition nous déconseillons les dentifrices qui en contiennent.

Ils vous aident à élimer la plaque dentaire

Les agents abrasifs sont généralement les ingrédients majoritaire dans la composition des dentifrices. Leur rôle est de nettoyer et polir les dents pour d’éliminer la plaque dentaire et les colorations alimentaires. Ils agissent donc contre la carie et le gingivite. Cependant selon les ingrédients sélectionné le degré d’abrasion peut être trop élevé. Il y a donc un risque d’endommager votre émail. C’est par exemple le cas du charbon, qui est souvent présent dans les dentifrices pour son action dite blanchissante.

Il existe une unité de mesure pour connaître l’indice d’abrasivité de la pâte, mais les fabricants ne sont pas obligés de faire le test. Il s’agit du RDA (Relative dentin abrasivity), un test effectué en laboratoire qui simule l’effet du dentifrice sur la dentine. L’échelle RDA est divisée en quatre niveaux:

Moins de 70	peu abrasif
Entre 70 et 100	moyennement abrasif
Enter 100 et 150	fortement abrasif
150 et plus	hautement abrasif

échelle RDA

Cependant il ne faut pas oublier que d’autres paramètres sont à prendre en compte comme le type de brosses à dent ou la manière d’effectuer le brossage.

Encore une fois, il est important de prendre en compte la santé bucco dentaire de chacun et de discuter avec son dentiste pour savoir si votre dentifrice n’est pas trop abrasif pour vos dents.

Les conservateurs

Parmi les substances présentes dans un dentifrice, les conservateurs jouent un rôle crucial en empêchant le développement de bactéries, de moisissures, et de levures, qui pourraient non seulement altérer la qualité du produit mais aussi présenter des risques pour la santé. Deux conservateurs couramment utilisés dans les dentifrices sont le benzoate de sodium et le sorbate de potassium.

Le benzoate de sodium est produit par la neutralisation de l’acide benzoïque avec de l’hydroxyde de sodium. Le processus est simple et efficace, faisant du benzoate de sodium un choix accessible et rentable pour de nombreux fabricants. Cependant, malgré son utilisation répandue ce conservateur synthétique est irritant. De plus il est suspecté de causer de l’hyperactivité et des troubles de l’attention chez l’enfant.

Le potassium sorbate est également un conservateur synthétique irritant. Il est d’ailleurs classé H315 (peut causer une irritation cutané) et H319 (peut causer une sévère irritation des yeux). La production de sorbate de potassium commence par la synthèse de l’acide sorbique. Généralement, ce processus implique la condensation du crotonaldéhyde avec du cétène, une réaction qui forme un précurseur qui est ensuite hydrogéné pour produire de l’acide sorbique. Cet acide est un composé naturel que l’on retrouve également dans les baies du sorbier, mais la production commerciale repose sur des méthodes de synthèse pour répondre à la demande mondiale. Pour convertir l’acide sorbique en sorbate de potassium, l’acide est neutralisé avec de l’hydroxyde de potassium.

Le méthylparabène fait partie des 28 substances soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens en cours de réévaluation par des experts européens. L’objectif est d’examiner toutes les nouvelles données disponibles sur leur potentiel d’activité endocrinienne. Le méthylparabène montre une faible activité œstrogénique in vitro.

Fluor ou pas fluor, quel dentifrice choisir ?

Il s’agit surement de la grande question quand on souhaite choisir un dentifrice. Commençons déjà par expliquer ce qu’est le fluor.

Le fluorure de sodium ou « fluor » est un oligo-élément présent naturellement dans notre corps et notre environnement. Il appartient à la famille des halogènes dans le tableau périodique des éléments. L’une des applications les plus connues du fluor est dans la prévention de la carie dentaire. Le fluorure, un ion dérivé du fluor, est ajouté à des dentifrices et à certains bains de bouche pour renforcer l’émail des dents et aider à prévenir la dégradation causée par les bactéries. Cette utilisation repose sur la capacité du fluorure à se substituer partiellement à l’hydroxyde dans l’hydroxyapatite des dents, rendant l’émail plus résistant à l’acidité produite par les bactéries.

Dans certains pays, l’eau du robinet est supplémentée en fluor, ce n’est pas le cas en France. Cependant selon il y en a des certaines eaux en bouteille. Par exemple l’eau de Saint Amand contient 1.3mg/L de fluor alors que la Wattwiller contient moins de 0.5mg/L.

L’excès de fluor est dangereux pour la santé. En effet l’exposition excessive au fluor (fluorose) peut entraîner des dommages aux os et aux dents, soulignant l’importance d’équilibrer les avantages de son utilisation contre les risques potentiels.

Les recommandations de l’ANSES et l’UFSBD pour le fluor

Voici les recommandations de l’ANSES concernant les taux de fluor. Elles concernent toutes les sources possibles comme l’alimentation, l’eau et la supplémentation topique.

Groupe de population	Apports suffisants	Limite supérieure de sécurité
0-6 mois	0.08mg/j
6-12 mois	0.4mg/j
1-3 ans	0.6mg/j	1.5mg/j
4-6 ans	1mg/j (garçon) 0.9mg/j(fille)	2.5mg/j (enfant de 4-8 ans)
7-10 ans	1.5mg/j (garçon) 1.4mg/j (fille)	5mg/j (enfant de 9-14 ans)
11-14 ans	2.2mg/j (garçon) 2.3mg/j (fille)	5mg/j (enfant de 9-14 ans)
15-17 ans	3.2mg/j (garçon) 2.8mg/j (fille)	7mg/j
Adultes	3..4mg/j (homme) 2.9mg/j (femme)	7mg/j
Femmes enceintes ou allaitantes	2.9mg/j	7mg/j

Tableau des recommandations de l’ANSES pour le fluor

Tout comme l’ANSES, l’UFSBD (union française pour la santé bucco dentaire) a établi des recommandations standards concernant le taux de fluor dans les dentifrices selon différents groupes de populations. Nous vous conseillons, comme pour chaque supplémentation de prendre conseil d’abord au près d’un professionnel de la santé.

Afin de savoir si la supplémentation topique en fluor est adaptée A VOTRE santé bucco dentaire et à quelle dose il faut consulter un dentiste. Ce dernier va vérifier vos apports déjà existants (sel fluoré ou non, l’eau que vous buvez etc) et votre historique médical afin de vous proposer la solution adaptée à votre cas.

Concernant la supplémentation de fluor par gouttes ou comprimés, elle n’est plus recommandée de manière systématique depuis 2002. En effet l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (Afssaps) a modifié les recommandations suite à un manque de preuves d’efficacité. La prescription doit être précédée d’un bilan personnalisé des apports en fluor et elle est réservée aux cas particuliers.